vendredi 10 décembre 2010

Examen final

Mes étudiants viennent tout juste de terminer leur examen de fin de session. Espérons que la correction ne ressemblera pas à ça!



lundi 6 décembre 2010

Des tabous en éducation?

Je prends quelques minutes pour reproduire ici le commentaire que j'ai rédigé chez le Professeur Masqué en réponse aux interventions entourant le "test inapproprié" qu'aurait fait passer une enseignante de la Rive-Sud à ses élèves.

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Tout se dit, mais il y a une manière pour le dire.

Je viens d'une famille où on discute de tout. À l'adolescence, mes amis ont bien apprécié les soirées passées à discuter tous ensemble avec mes parents, alors qu'ils ne trouvaient que peu de réponses ou de démarches cognitives encadrantes pour en trouver dans le confort de leur propre foyer.

Sans être un expert en matière de relations interpersonnelles ou de sexualité, c'est cette posture épistémologique, à mon avis essentielle, qui fait que j'aborde ces mêmes thèmes (et bien d'autres!) avec mes élèves à chaque année, depuis bientôt dix ans. Que j'enseigne en 1re secondaire, en 5e ou au cégep, ces discussions sont TOUJOURS bienvenues. Les élèves m'en remercient à chaque fois.

Comprenez-moi bien! Le but, ce n'est pas de les endoctriner ou de leur passer de fausses perceptions. Le but, c'est de les amener à réfléchir et à développer leur jugement, de les outiller de manière à ce qu'ils puissent apprendre à se connaître et à faire des choix éclairés dans toutes les sphères de leurs vies.

Évidemment, on ne peut pas s'attendre à ce que tous les enseignants soient à l'aise d'aborder ces questions, alors qu'ils ne sont pas à l'aise d'en discuter eux-mêmes. Là encore, chaque enseignant doit se connaître... et savoir discuter! Tout est une question d'approche. C'est d'ailleurs ce qui fait que même certains spécialistes de la sexualité n'arrivent pas à bien traiter ces questions en classe.

On parle de sexualité... ce n'est là qu'un des nombreux sujets sensibles ou tabous que j'aborde en cours d'année. J'en parle ouvertement à la réunion de parents en début d'année. J'en parle ouvertement à mes élèves aussi. Je leur dit essentiellement que s'ils ne sont pas à l'aise avec l'un des thèmes traités, avec une des questions que je pose ou avec un commentaire que j'émets, ils peuvent m'en parler individuellement. Cependant, dans un monde idéal, je préférerais qu'ils lèvent la main et le mentionnent. D'abord, leur geste me permettra d’approfondir la question avec l'ensemble du groupe, mais surtout, elle permettra à l'élève de voir qu'il ou elle n'est pas seul(e) à penser ainsi ou à être mal à l'aise avec la situation. Il s'ensuit généralement des discussions plus formatrices que bien d'autres parce que réellement pertinentes.

Cette approche leur permet aussi d'avoir un espace ouvert pour s'exprimer sans peur d'être ridiculisés, en plus de leur permettre de confronter, de comparer et de discuter les points de vue de leurs ami(e)s qu'ils croyaient parfois bien connaître.

En général, les parents me remercient en fin d'année d'avoir ainsi osé traiter de ces sujets. Mes interventions et les réflexions du groupe font leur chemin jusqu'à la maison et nourrissent d'autres réflexions ou animent les discussions autour de la table au souper.

Bien sûr, certains parents sont déjà venus me voir pour se plaindre. Malheureusement pour eux, la démarche présentée ci-haut a ceci de génial, elle est on ne peut plus pédagogique... et bien menée. Si on ajoute à cela que ce qui crée la grande majorité des problèmes dans la société, ce sont justement les tabous et les manques de communication... il ne leur reste plus beaucoup d'arguments.

Les élèves quant à eux comprennent bien vite la pertinence de l'exercice. Surtout quand ils réalisent que peu importe qu'ils aient une sexualité active et follement débridée ou qu'ils aient le sujet en aversion, la sexualité fait partie de la vie et ils devront tôt ou tard se positionner par rapport à celle-ci... peu importe les choix qu'ils feront. L'important, c'est justement qu'ILS fassent un ou des choix éclairés et qu'ILS soient à l’aise avec celui-ci ou ceux-ci.

Bref, je peux comprendre que la prof en question n'ait jamais pensé faire d'appel aux parents. La démarche cognitive qu'elle supporte paraît si évidente que je suis même surpris de voir des gens s'y opposer ici.

Ceci étant dit, la principale erreur dans cette histoire revient à mon avis à la direction, qui n'a pas su rassurer les parents quant au bien fondé, que dis-je, à la nécessité de cette démarche dans le cadre de la formation d'adultes responsables et dotés d'un regard critique sur la vie.

En terminant, que dire des directions qui se sont prononcées sur la teneur des questions présentées ou des gens qui s'en sont outrés? Voilà bien longtemps qu'ils n'ont pas mis les pieds dans une classe ou qu'ils n'ont pas côtoyé de jeunes d'âge secondaire.

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Le vrai scandale, c'est qu'on cherche à reproduire des tabous au sein même de l'institution qui a pour rôle de les éradiquer.

samedi 12 juin 2010

Eat Pray Love

Je ne sais pas pourquoi, mais à mi-chemin de la bande-annonce, je me suis senti concerné.

- Mom, when did you accept the life you had?
- Oh, my baby! Always searching for something...

Hum...

Je crois que je vais aller voir le film.

Cocasse

Selon l'exposition "Bodies", présentée en ce moment au Centre Eaton, les amygdales joueraient un rôle important dans les sentiments de peur et de colère.

Selon Demoiselle, les miennes seraient donc mortes d'ennui. Nécrosées par un manque d'utilisation.

jeudi 10 juin 2010

Un 4e tour d'admissions?

Qui a dit que les élèves de la réforme étaient aussi compétents que les élèves d'avant?

Le nombre d'entre eux qui s'est vu refuser l'accès aux cégeps de la région de Montréal est si grand qu'on envisage la possibilité de faire un 4e tour d'admissions.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. C'est grâce au 3e tour et au nombre surprenant d'admissions supplémentaires qu'il a apporté qu'on m'a offert de quoi travailler cet automne.

Au niveau social, ça a tout de même quelque chose d'inquiétant.

mercredi 9 juin 2010

La revanche des ressources humaines?

Les gens sont souvent surpris de la prudence que j'exerce avant de me réjouir. Disons simplement que j'ai l'habitude des revirements.

Mardi soir, je reçois un courriel m'annonçant que, contre toutes attentes, j'aurai un emploi à temps plein au cégep à l'automne. C'est qu'on nous avait informé, mon nouveau collègue et moi, qu'il n'y aurait rien de disponible pour nous une fois la session d'été terminée.

La nouvelle est bienvenue. Demoiselle est heureuse.

Ce soir, à mon arrivé au cégep, mon coordonnateur me présente ses excuses. Bien que j'aie été engagé en premier et qu'il ait suggéré mon nom en priorité dans sa répartition des charges de cours, les ressources humaines ont décidé de faire passer mon nouveau collègue avant moi, puisqu'il a déjà de l'expérience au collégial.

La bonne nouvelle, on m'offre tout de même 50% de tâche en septembre, soit deux groupes, pour le cours que je donne cet été. Quelques ajustements à faire et le tour est joué.

Évidemment, c'est décevant. Un salaire à temps plein qui vient de passer à la moitié, en plus d'être considéré comme le dernier entré... les chances d'avoir un cours à l'hiver ne sont pas de mon côté.

En même temps, il faut voir les choses du bon côté. J'ai tout de même un salaire assuré et une tâche qui me permettrait de continuer la maîtrise, peut-être même de la terminer. De plus, qui sait ce que la vie peut réserver? On va peut-être me proposer quelque chose du côté de l'université?

D'une manière ou d'une autre, tout n'est pas encore décidé. Mon collègue a des choix peu évidents à faire entre les offres que le cégep X et le cégep Z lui ont présentées. Dans un monde idéal, il prendrait une demi-tâche de chaque côté, histoire de se protéger. Malheureusement, les cégeps ne semblent que peu enclins à partager, même s'ils ne peuvent garantir qu'on va travailler. Être à sa place, je ne sais pas ce que je choisirais.

Je lui ai dit de se faire confiance. De penser à lui. La vie trouve toujours un moyen de tout arranger, même si ce n'est pas toujours de la manière dont on se l'était imaginé.

mardi 1 juin 2010

On n'est jamais si bien servi que par soi-même

On ne le dira jamais assez, pour décrocher un emploi quelque part, il ne faut pas attendre d'être appelé. Il faut investir le milieu et être bien renseigné.

Début avril, je téléphone au service des ressources humaines du cégep pour savoir s'il y a des ouvertures pour la session d'été et la session d'automne. On me demande de rappeler à la fin du mois.

Dernière semaine d'avril, je laisse un premier message.
Première semaine de mai, deuxième message.

Deuxième semaine de mai, une amie, qui enseigne au cégep en question, m'envoie un courriel me demandant si j'ai rejoint madame X. Il y aura des entrevues au début de la troisième semaine de mai.

Je n'ai pas été appelé. Pourtant, ne m'avait-on pas assuré que j'étais "le prochain sur la liste" et "un candidat intéressant"? Voici le message que j'ai laissé au services des ressources humaines:

Bonjour Madame X, Y à l'appareil. Je ne sais pas si vous avez reçu mes messages des semaines passées, mais je vous rappelais, tel que convenu, à propos des éventuelles ouvertures pour des charges de cours à la session d'été et à la session d'automne. J'ai su qu'il y aura des entrevues à ce sujet la semaine prochaine. Je me demandais si vous étiez toujours intéressée par ma candidature? Dois-je me présenter aux entrevues ou, puisque je suis sur la liste, vous avez déjà quelque chose en tête pour moi? Vous pouvez me rejoindre au XXX-XXX-XXXX. Merci et bonne journée!

Croyez-le ou non, moins d'une heure plus tard, la secrétaire m'appelait pour me demander "si j'étais toujours intéressé à passer une entrevue."

Est-ce ça qu'on appelle se téter une entrevue? J'avais l'impression qu'on ne voulait pas de moi là-bas. Difficile de ne pas s'imaginer partant bon dernier face au comité de sélection. J'allais donc devoir les convaincre que j'étais à ma place.

L'entrevue s'est bien déroulée.

J'ai obtenu le contrat.

Merci mille fois à J. pour les infos.

jeudi 6 mai 2010

Ça fait rêver

Je sais que vous allez probablement encore me trouver étrange, mais voici ce qui m'a fait rêver cette semaine:

www.fiveten.com/community/blog/9642-sonnie-trotters-journey-to-find-the-mpv

Enjoy!

lundi 8 mars 2010

Moment de folie

Promenade au soleil, ce midi, histoire de m'aérer un peu l'esprit.

En traversant un parc, je croise des jeunes provenant de l'école secondaire avoisinante qui profitent de leur heure de dîner pour jouer dehors. J'avais presque oublié l'énergie communicative qui les caractérise. C'est fou ce que l'enseignement me manque.

L'espace d'un instant, j'ai caressé l'idée d'entrer dans l'école, de sortir un prof de français de sa classe et d'enseigner tout l'après-midi à sa place... ou jusqu'à ce que les policiers me sortent de là!

Hehe...

Ne vous inquiétez pas. J'ai été sage.

samedi 27 février 2010

Frais de scolarité

Mardi, l'ex-Premier Ministre Lucien Bouchard annonçait la possibilité d'une hausse des frais de scolarité dans les universités de plus de 2000$ par année. L'état se tourne vers les étudiants pour financer les universités.

"Ce matin, dans le journal, vous avez sûrement vu aussi que j'étais pour la hausse des frais de scolarité. Écoutez, les jeunes sont pauvres, ils écrivent au son, pis y'a jamais eu autant de décrochage. J'pense que c'est le temps de leur ajouter de la pression!" (Les Grandes Gueules - Lucien Bouchard - 24 février 2010)

Demoiselle était furieuse, elle qui termine sa première année de bacc. Cette annonce ne me réjouissait pas davantage.

Pourquoi ce malaise? Par comparaison avec les États-Unis et le Canada anglais, force est d'admettre que notre situation n'est pas si mauvaise.

En théorie, l'accessibilité aux études ne devrait pas être affectée. Ce qu'on vise, c'est un taux d'endettement étudiant encore plus élevé.

Le problème est là. Au Québec, on n'a pas les mécanismes de prêts et de bourses permettant à tout jeune d'emprunter pour vivre et pour étudier. À ce sujet, voir entre autres Impatient et Je te comprends.

De plus, sur le marché du travail, on ne reconnaît pas suffisamment l'expertise acquise pour permettre aux étudiants de se remettre adéquatement d'une telle hausse des frais de scolarité. On serait sans doute moins réticent à s'endetter si on était certain d'avoir un salaire décent, nous permettant de bien vivre et de rembourser notre dette adéquatement.

Cela dit, notre rapport à l'argent et à l'effort est peut-être à réviser. Dans la Belle Province, on se retourne de plus en plus vers l'État, qu'on considère État Providence, pour subvenir à nos besoins. Or, pour avoir de l'argent à redistribuer, l'État doit être prospère. Cette prospérité dépend essentiellement du dynamisme de la société.

De ce côté, notre héritage latin semble nous nuire et le syndicalisme n'a guère aidé. On a perdu notre dynamisme et notre goût du dépassement au prix d'une fausse sécurité et du plaisir de courte durée. Même l'éducation a pris ce tournant. Qui a pensé qu'on pouvait apprendre sans se forcer?

À ce sujet, la hausse des frais de scolarité aurait sans doute pour avantage de redonner de la valeur aux études aux yeux des étudiants. De par les coûts impliqués, elle remettrait de l'avant les programmes techniques et professionnels, passablement ignorés en raison de la survalorisation de l'université.

Loin de dissuader, cette mesure redonnerait du sérieux à la formation et pousserait peut-être plutôt les gens à choisir d'étudier, à y mettre les efforts requis et à assumer. C'est triste, mais ce qui est gratuit n'est jamais autant apprécié que ce pour quoi on doit travailler.

Bref, avec les mécanismes de financement appropriés et la reconnaissance adéquate de l'expertise de nos bacheliers, maîtres et doctorants, la hausse des frais de scolarité ne serait peut-être pas une si mauvaise idée. L'expertise a un prix, elle doit être encouragée.

D'autres mesures sont probablement à prioriser, mais ce qui est clair, c'est qu'on a besoin de gros changements de société.

mercredi 24 février 2010

La vraie vie est dehors

De la neige et des Jeux Olympiques, difficile de résister à l'envie d'aller jouer dehors! Décidément, le corps humain n'est pas fait pour passer ses journées devant un écran d'ordinateur.

J'ai l'impression de perdre mon temps.

La vraie vie est dehors.

jeudi 4 février 2010

Je te comprends

Tu as raison, Rouge. Je ne suis pas impatient.

J'en ai marre, moi aussi, de me faire dire "Attends! Sois patient!", pendant que les autres sortent, réalisent leurs projets et s'amusent allègrement.

Je veux bien vivre maintenant! Pas dans 10 ans!

C'est tordu de penser que l'effort est récompensé par le néant. On dirait bien qu'au-delà du bacc., ce qu'on fait n'est pas important. Pourtant, le travail de maîtrise ou de doctorat n'est pas moins valable, moins exigeant ou moins pertinent, à tous les niveaux, qu'un emploi à plein temps.

Termine l'école rapidement et on te récompensera financièrement! C'est moi ou il y a quelque chose d'incohérent?

Malheureusement, aux yeux de bien des gens, les études supérieures c'est de la perte de temps.

Je ressens ta colère et la partage sincèrement.

mercredi 3 février 2010

Impatient

Je fais partie d'une génération d'impatients, de ceux qui veulent tout, maintenant, qui vivent à 300 à l'heure, combinant les expériences de plusieurs existences en un bref moment.

Des projets de vie, on en a tellement, que faire des choix n'est pas toujours évident. Difficile de se départir de ce sentiment de manquer quelque chose, lorsque l'engagement devient trop contraignant.

Contrairement à d'autres, ce n'est pas l'effort qui est décourageant, notre capacité de travail ayant quelque chose d'effarant aux yeux de bien des gens. Cependant, avec un si haut degré d'investissement, c'est le manque de reconnaissance qui devient irritant, décevant.

En soi, faire une maîtrise ou un doctorat est un processus fort intéressant, enrichissant. Sans soutient financier, on en profite moins, cependant. Le coût de l'expérience semble bien grand lorsqu'il implique d'arrêter tout le reste ou de vivre à moitié pendant si longtemps.

Aller de l'avant ne devrait pas être quelque chose de pénalisant. Quand on a soif de vivre intensément, ce n'est pas toujours facile de voir les choses autrement.

Détrompez-vous. La reconnaissance que je cherche, ce n'est ni la gloire ni l'argent. Celles-ci viendront au mérite, avec le temps. Ce que je recherche, c'est juste assez pour continuer à vivre, au présent. À quoi bon les promesses de salaire, quand le défi, c'est de passer au travers? Le besoin pressant, il est ici, maintenant!

Ce qui décourage, c'est la comparaison. C'est de voir les membres de son entourage sortir toutes les fins de semaine, s'acheter une maison, avoir des enfants, se payer des voyages... Tous ces rêves qui font aussi partie de notre paysage, de nos mille et un visages.

Je sais bien que le sacrifice fait partie de l'accomplissement, que les belles et grandes choses prennent du temps... mais quels sacrifices suis-je prêt à faire réellement? Il me semble que je vais manquer de temps!

jeudi 28 janvier 2010

Bonheur et déception

Rencontre au sommet avec mon directeur de mémoire, ce matin.

- J'ai une problématique d'enfer! Du très bon travail.
- Il est très peu probable que j'arrive à faire ma cueillette de données avant la fin de la session. Trop de travail reste à faire...
Ça ira probablement à l'automne.

Dans les circonstances, ça repose toute la question du financement.

On fait comment pour terminer sa maîtrise sans travailler à temps plein en même temps et quand même arriver dans son budget?

Je sais que j'arrive à faire beaucoup avec peu, mais...

Je n'ai pas encore trouvé de réponse.

En discutant, j'ai tout de même participé à la prise de conscience d'une amie. Elle gagne cinquante mille par année et a de la difficulté à arriver.

Décidément, on n'a pas tous le même rapport à l'argent.