lundi 30 mars 2009

Mystère

La semaine dernière, Demoiselle m'a demandé un chat.

-Oh! Dis oui, amour! Ça serait tellement chouette un minou!

-Tu sais bien qu'on est toujours partis. Qu'est-ce qu'il va faire tout seul, le chat, quand on ne sera pas là?

Qu'est-ce qui nous attendait devant la porte, hier soir, en revenant de chez les beaux-parents? Un minou.

Tout blanc.

Assis tranquillement devant notre porte. Pas celle de la voisine, pas celles des étages en contrebas. Notre porte. C'est à croire qu'il nous attendait.

"Demandez et vous recevrez" qu'il disait, l'autre? En tout cas, avec les questions qui me trottent en tête ces temps-ci, c'est un clin d'oeil intéressant.

Lorsque j'ai ouvert la porte, le nouveau venu m'a jeté un coup d'oeil avant de se faufiler à l'intérieur. Cherchait-il mon consentement?

Après un bref repérage de la cuisine et un coup d'oeil au salon, il est docilement revenu s'asseoir aux pieds de Demoiselle. C'est qu'il sait charmer, l'animal! Il se colle à elle, se frotte et roule en ronronnant de plaisir à la moindre de ses caresses.

-Oh! Amour! On le garde, hein?

-Ok, pour cette nuit. On verra demain.

Le chaton, conscient de mon approbation, m'inonde de son amour. Étrangement, c'est à mes pieds qu'il passera la nuit.

Demoiselle est aux anges.

mardi 24 mars 2009

Rencontre de parents

"Non, non, monsieur. Je sais que c'est vous, que c'est vos critères qui font la différence. Ce que vous faites, c'est bien. J'ai eu un professeur comme vous, un jour, et ça a changé ma vie. Comme vous le faites avec ma fille. Merci."

C'est moi qui vous remercie.

lundi 23 mars 2009

Officiel?

On vient tout juste de recevoir un appel de l’université. Un appel de courtoisie à l’intention de Demoiselle. Après quelques minutes de conversation, quelques mots retiennent mon attention.

-Mon adresse? Heu… C’est parce que j’habite plutôt chez mon amoureux, ces temps-ci.

-Oui, oui, vous pouvez faire le changement d’adresse.

-Celle de mes parents? Vous pouvez la garder comme deuxième adresse.

-Merci.

Après avoir raccroché, Demoiselle me rejoint pour faire la vaisselle.



-Es-tu stressé, mon amour? Je déménage pour vrai! lance-t-elle, un sourire en coin.

-Heu… ça fait déjà cinq mois qu’on habite ensemble?

-C’est pas pareil là!

-Ah non?

-Ben non! Là, c’est officiel! C’est mon premier changement d’adresse! J’ai même donné ton numéro de téléphone! C’est fou, je vais pouvoir commencer à apporter ma commode, mes souliers, mon miroir, ma télé, mes livres…

Inquiet, je me rappelle cette émission de « Tout le monde en parle » où Louis-Josée Houde avait fièrement annoncé qu’il avait libéré une tablette à sa blonde chez lui. Stéphane Rousseau s’était empressé de lui répondre : « Réjouis-toi pas trop vite! Dans quelques mois c’est probablement la seule qu’il va te rester! »

-Heu… amour?

dimanche 22 mars 2009

Dichotomie

J’ai toujours admiré les gens qui trouvent leur bonheur dans la stabilité. J’ai l’impression que leur bonheur est fait de petites choses simples, qu’il est plus facile, peut-être, de le trouver.

D’aussi loin que je me souvienne, cette dichotomie m’a toujours fasciné. Une rupture évidente et profonde entre moi et ceux que je peux côtoyer. Une question, toujours la même, revient sans cesse me hanter. Comment font-ils pour s’arrêter là et s’en contenter? Je ne les juge pas. Je vois bien qu’ils sont heureux ainsi, que leur bonheur n’est pas que fausseté. Pourquoi, dans ce cas, ai-je tant besoin d’aventure? Tant besoin de me dépasser?

À la lumière des événements de l’automne, la question revient me hanter. J’ai bien essayé d’être sage, de me fondre dans la masse du travailleur routinier. L’exercice m’aura laissé affaibli et découragé. J’ai essayé d’en faire trop, de jumeler la vie normale avec ce besoin de me dépasser… de vivre deux vies à temps plein, en parallèle, sans compromis d’aucun côté, sans déroger. C’est le corps qui a lâché, secondé par un esprit épuisé.

Cette vie n’est pas celle que j’avais anticipée.

D’un côté, une vie dite normale, avec ses obligations, ses récompenses, ses plaisirs tout comme ses difficultés, celle d’un prof du secondaire qui sait se démarquer.

De l’autre, mon besoin viscéral d’apprendre, de découvrir, de repousser mes limites, de me développer, de me sentir vivant et en santé, celle d’un étudiant à la maîtrise et d’un amateur de plein air né.

Une vie pour suppléer à l’autre, dans cette société où l’argent contrôle la vie et les premières nécessités. Une vie aussi riche et intéressante que l’autre, l’aventure humaine de la classe et des études parfois aussi puissante que celle des sommets que j’ai foulés.

Tout cela, sans parler de l’amour. Toujours présent. Puissant. Partagé.

Choisir l’une ou l’autre me semble dénaturé. Pourtant, cette double vie ne peut continuer.

Autour de moi, les gens semblent choisir sans trop de difficulté. Grossière vulgarisation, il n’en reste pas moins que pour la carrière, on sacrifie la famille; pour la stimulation intellectuelle, c’est la santé; pour le sport, c’est la culture et pour la culture, c’est l’argent du loyer. Comment font-ils pour s’en contenter? Suis-je si différent de vouloir connaître, savoir, vivre et goûter?

On essaie de me convaincre de me camper au secondaire; pas besoin de continuer à évoluer. On tente de m’attirer à la maîtrise, au doctorat et d’oublier la réalité. On me fait miroiter la liberté des voyages et fuir les responsabilités.

Or, à mes yeux, tous ces choix sont complémentaires, intimement reliés. Que vaut une maîtrise en Éducation sans avoir enseigné? Que vaut l’enseignement si le prof cesse de se renouveler? Que vaut le voyage si on n’a pas les moyens d’en profiter?

Utopie irréaliste? Il est vrai que je suis épuisé.

Je ne peux tout faire. C’est compris. Réfléchi… presque accepté.

Je fus trop souvent déchiré entre ces deux modes de pensées. Se sentant isolé, on prête parfois l’oreille aux conseils bien intentionnés dans lesquels on n’arrive pas à se reconnaître ou à se retrouver. C’est que les besoins, les croyances tout comme les finalités ne sont pas partagées.

J’ai besoin de me dépasser. J’ai besoin d’apprendre, de découvrir, de repousser mes limites et d’évoluer. Est-ce trop demander? En essayant d’épouser un idéal de stabilité, je me suis épuisé.

J’aurai moi aussi des choix à faire. Ils se feront selon mes critères.

J'ai besoin de me retrouver, de sentir que mes rêves aussi sont possibles dans cette réalité.

lundi 16 mars 2009

Dure réalité

Hier soir, j'ai reçu un message de Cousin. Cousin qui termine bientôt son secondaire, qui a été passer une semaine à Cuba pendant la relâche et qui en revient tout bronzé. Un click plus tard, quelques photos.

Ouch!

C'est qu'il paraît bien, le Cousin! Grand, bronzé, juste assez musclé et parfaitement découpé. Un jeune homme brillant, doublé d'un athlète, sympathique en plus... de quoi se faire remarquer!

...

Moi aussi, j'avais l'air de ça à son âge!

(Rires)

L'avantage de la jeunesse, hein? (Il me semble que j'ai déjà entendu ça quelque part...)

Keep up the good work, Cousin! Je sais que tu travailles fort pour y arriver!

Du haut de mon quart de siècle, je n'ai pas grand-chose à lui envier. J'en ai aussi pas mal profité. D'ailleurs, Demoiselle me dit que je suis encore plus beau. Merci mon amour.

N'empêche...

Il faut vraiment que je me remette en forme.

Chronique nécrologique

Mercredi passé, l'hiver est décédé.

Une soirée bien arrosée, une étincelle et un coup de chaleur l'ont achevé. Il a succombé aux charmes de la Grande Dame, à la chaleur d'une étreinte qui l'a condamné. Un petit peu de chaleur, pour une éternité, est-ce trop demander?

Ce matin, il ne s'est pas relevé. Préférant le laisser-aller, la douce torpeur où elle l'a abandonné. Reconnaissant le cycle, mille fois répété, il se fait à l'idée; son temps est déjà passé.

Ses heures comptées, il rassemble sans doute ses forces pour une dernière bordée. Nobles efforts pour une saison tant appréciée. Trop peu, trop tard, le coup a porté. Il faudra attendre la prochaine année.

Profitant de ses dernières journées, nous avons voulu lui rendre hommage, le revisiter. Notre au-revoir prit donc la forme d'un pélerinage sur ses parois gelées. Magnifiques cathédrales de blancheur sous le soleil; les conditions furent inespérées.

Malheureusement, elles ne pourront pas durer... Une semaine, tout au plus, et ce sera terminé.

La glace disparue, crampons et piolets seront mis de côté.

Désormais, mon est coeur est à l'été.

vendredi 13 mars 2009

Premiers pas...

C'est fait.

Mes doigts hésitants, longtemps suspendus au-dessus du clavier, ont enfin osé s'y poser. Lentement, progressant avec prudence sur ce terrain bien connu devenu tout à coup étranger, ils effleurent les touches, façonnent des mots, pour exister.

Un doute. Si je n'étais pas à la hauteur? Dans quoi est-ce que je me suis encore lancé?

- Prudence? Haaa ha ha! Trois heures pour choisir un titre? Tu appelles-ça de la prudence, toi? s'esclaffe Demoiselle, elle qui assite d'un regard amusé à la naissance de ce blogue, mon casse-tête des dernières soirées.

-C'est bon. J'ai compris.

Perfectionniste, vous dites?

Je ne vois pas de quoi vous parlez.