mercredi 10 juin 2009

Apesanteur

Le corps en chute libre s'habitue au mouvement. Le temps s'arrête, comme en suspens. Toute l'éternité dans un instant.

Et si je m'étais lancé au mauvais moment? Une fraction de seconde entre l'atteinte d'un rêve ou l'anéantissement.

La somme des mes décisions me revient rapidement, retraçant mes pas jusqu'à l'événement. Je me lance. Prendre l'automne off, trouver le financement, le passage au cégep, envoi de cvs, déménagement...

S'il n'y a pas de place au cégep?
Si on manque d'argent?
Si on n'arrive pas à louer l'appartement?

L'adrénaline de la chute me ramène au présent.

Tant de choses à découvrir dans le changement, des possibilités qu'on n'imaginait pas auparavant. Le chaos est toujours intéressant.

Chaque chose en son temps. Le plan original était de prendre l'automne off, pour terminer la maîtrise et me remettre complètement.

Soit.

Il suffit d'en profiter pleinement.

lundi 8 juin 2009

Accélération

Les pieds au bord du gouffre, j’attends.

Plonger? Derrière, une vie tranquille, rangée, un salaire stable, un emploi connu, routinier. Il ne reste plus qu’à s’endormir en regardant le temps passer. Devant, la chute vertigineuse dans l’inconnu et la nouveauté. Un retour à la grande ville, à la maîtrise, un voyage vers le cégep, peut-être même le doctorat et l’université, qui sait?

L’énergie est dans le mouvement. Tu connais la réponse.

Plongeon dans l’abîme. Un sourire se dessine. C’est parti.

***

L’accélération est toujours surprenante, peu naturelle. Pourtant, il n’y a de vrai que le changement.

Arrachés à l’immobilité, corps et esprit se cambrent, se cramponnent, refusent d’épouser le mouvement puissant qui les précipite en avant. Dès qu’on lâche prise, l’effet est saisissant. Les possibilités infinies dans l’espace et le temps ont quelque chose d’étourdissant. Grisé par la vitesse, on s’abandonne finalement.

Les jours passent comme des secondes, des rêves naissent et s’évanouissent tout aussi rapidement.

Tant de possibilités... Je suis vivant.