mardi 11 août 2009

Ressources humaines?

J’ai fait ma tournée des cégeps aujourd’hui.
Je ne me suis que rarement autant senti comme un numéro.

Pour certains cégeps, publics, c’était trop tôt. Après tout, la rentrée des élèves n’est que dans deux semaines!

Pour d’autres, privés, c’était trop tard. Tout se fait au mois de mai.

Certains m’ont dit qu’ils préféraient engager des professeurs de littérature. Mon expérience au secondaire et mon bagage de didacticien ne faisant de moi qu’un choix de dernier recours. Pourtant, ils ont tous des départements de français.

Partout, le même manque de considération.

-Vous vous êtes déplacé? Chez nous, tout se fait par internet.
-Nous utilisons un processus de lecture de cvs. Ce n’est pas la peine de vous présenter.
-Il faut appliquer sur un poste. On ne fouille jamais vraiment dans la banque de candidatures.

Quelle étrange idée j’ai bien pu avoir de vouloir me présenter? Après tout, mon cv dit tout de ma personnalité, de mon énergie et de la facilité que j’ai à créer des contacts significatifs avec les gens. Rien de très important pour enseigner.

Il s’agit d’un fait tellement négligeable que même les directeurs ne se donnent plus la peine de vous rencontrer. La majorité d’entre eux dictent sans la moindre gêne leurs instructions à savoir comment disposer de vous à travers leur porte entrebaillée, ne prenant même pas la peine de se lever de leur chaise pour vous voir la binette et vous remercier d’être passé. Cela, quand ils ne vous tournent pas carrément le dos, vous jetant à peine un regard désintéressé par-dessus leur épaule, au lieu de vous adresser la parole.

-Désolé de vous déranger. J’avais envie de travailler chez vous.

Oh, il y a bien quelques exceptions… quelques sourires… si peu.
Trop rares sont les bonnes administrations.

Je m’ennuie de la classe et des poignées de main franches.