dimanche 22 mars 2009

Dichotomie

J’ai toujours admiré les gens qui trouvent leur bonheur dans la stabilité. J’ai l’impression que leur bonheur est fait de petites choses simples, qu’il est plus facile, peut-être, de le trouver.

D’aussi loin que je me souvienne, cette dichotomie m’a toujours fasciné. Une rupture évidente et profonde entre moi et ceux que je peux côtoyer. Une question, toujours la même, revient sans cesse me hanter. Comment font-ils pour s’arrêter là et s’en contenter? Je ne les juge pas. Je vois bien qu’ils sont heureux ainsi, que leur bonheur n’est pas que fausseté. Pourquoi, dans ce cas, ai-je tant besoin d’aventure? Tant besoin de me dépasser?

À la lumière des événements de l’automne, la question revient me hanter. J’ai bien essayé d’être sage, de me fondre dans la masse du travailleur routinier. L’exercice m’aura laissé affaibli et découragé. J’ai essayé d’en faire trop, de jumeler la vie normale avec ce besoin de me dépasser… de vivre deux vies à temps plein, en parallèle, sans compromis d’aucun côté, sans déroger. C’est le corps qui a lâché, secondé par un esprit épuisé.

Cette vie n’est pas celle que j’avais anticipée.

D’un côté, une vie dite normale, avec ses obligations, ses récompenses, ses plaisirs tout comme ses difficultés, celle d’un prof du secondaire qui sait se démarquer.

De l’autre, mon besoin viscéral d’apprendre, de découvrir, de repousser mes limites, de me développer, de me sentir vivant et en santé, celle d’un étudiant à la maîtrise et d’un amateur de plein air né.

Une vie pour suppléer à l’autre, dans cette société où l’argent contrôle la vie et les premières nécessités. Une vie aussi riche et intéressante que l’autre, l’aventure humaine de la classe et des études parfois aussi puissante que celle des sommets que j’ai foulés.

Tout cela, sans parler de l’amour. Toujours présent. Puissant. Partagé.

Choisir l’une ou l’autre me semble dénaturé. Pourtant, cette double vie ne peut continuer.

Autour de moi, les gens semblent choisir sans trop de difficulté. Grossière vulgarisation, il n’en reste pas moins que pour la carrière, on sacrifie la famille; pour la stimulation intellectuelle, c’est la santé; pour le sport, c’est la culture et pour la culture, c’est l’argent du loyer. Comment font-ils pour s’en contenter? Suis-je si différent de vouloir connaître, savoir, vivre et goûter?

On essaie de me convaincre de me camper au secondaire; pas besoin de continuer à évoluer. On tente de m’attirer à la maîtrise, au doctorat et d’oublier la réalité. On me fait miroiter la liberté des voyages et fuir les responsabilités.

Or, à mes yeux, tous ces choix sont complémentaires, intimement reliés. Que vaut une maîtrise en Éducation sans avoir enseigné? Que vaut l’enseignement si le prof cesse de se renouveler? Que vaut le voyage si on n’a pas les moyens d’en profiter?

Utopie irréaliste? Il est vrai que je suis épuisé.

Je ne peux tout faire. C’est compris. Réfléchi… presque accepté.

Je fus trop souvent déchiré entre ces deux modes de pensées. Se sentant isolé, on prête parfois l’oreille aux conseils bien intentionnés dans lesquels on n’arrive pas à se reconnaître ou à se retrouver. C’est que les besoins, les croyances tout comme les finalités ne sont pas partagées.

J’ai besoin de me dépasser. J’ai besoin d’apprendre, de découvrir, de repousser mes limites et d’évoluer. Est-ce trop demander? En essayant d’épouser un idéal de stabilité, je me suis épuisé.

J’aurai moi aussi des choix à faire. Ils se feront selon mes critères.

J'ai besoin de me retrouver, de sentir que mes rêves aussi sont possibles dans cette réalité.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut Pathfinder

Tu as une façon d'écrire et de t'exprimé donc je t'envie,tu as une belle réflextion sur la vie.

Moi sur le haut de mes 46 ans j'ai le même questionnement,sans étude sans diplome ne sachant écrire sans faute d'ortographe mais qui ce questionne toujours sur le pourquoi de la vie.

Quand j'étais à l'âge des étude malheureusement il me manquais du financement. Plus de 30 années passer l'argent étais et est toujours au premier plant.

Du haut de mes 46 ans toujours l'argent qui me dirige. Amour de la vie,découvrir, expérimenter,apprendre,se dépasser,changer,évoluer,brimer pour travailler,question rentabiliter.

Se conformer à la société pour qui,pour quoi,être plus taxer et m'empècher d'évoluer,de changer et dans profiter.

46 année ce son passé! Ai-je profité ou seulement conformé à ce que notre société qui m'a programmé.Je continue à me questionné tout en esseyant dans profiter.

Le professeur masqué a dit…

Je te recommande les rêves avant que le quotidien t'empêche de les vivre avec les obligations qui vont avec lui.

Tu peux peut-être moins t'éparpiller jusqu'à cet été, question de refaire tes forces physiques et mentales.

Mais vis tes rêves. Ce sont eux qui te donneront l'énergie de foncer. La réalité très quotidienne, elle, use.