vendredi 3 avril 2009

Double angoisse

La fatigue m’inquiète. Je n’arrive pas à me reposer.

À l’affût de mes moindres gestes, elle me traque jusqu’au plus profond de mes pensées. Elle m’habite et me guette, resserrant peu à peu son emprise sur mon corps épuisé, semant l’angoisse dans ce cœur d’ordinaire aventurier.

Hier encore, un effort de volonté me suffisait à surmonter les obstacles les plus obstinés. Corps, cœur et esprit répondaient en harmonie au défi lancé.

Désormais, j’ai toutes les misères du monde à me lever pour aller travailler, à ignorer ce mal de tête constant qui égare mes pensées et à rassembler mon courage devant cette pile de correction pour laquelle j’arrive à peine à me concentrer. Un rien suffit à m’ébranler.

Mon corps est un champ de bataille livré au tourment de mes pensées. Obligations, fatigue, espoir, volonté et manque d’activité se livrent un combat sans merci qui le laisse ravagé de tensions opposées.

Je me sens vieillir en accéléré, puisant dans mes ultimes ressources pour terminer l’année.
Je n’arrive pas à me reposer.

L’été arrive… que puis-je en espérer? Comment réparer les dommages qui furent causés? Est-ce possible de me retrouver?

Retrouver ma force et mon équilibre est la pièce maîtresse du casse-tête qui m’est imposé. Pourtant, un autre élément ne cesse de me tracasser.

Que faire ensuite? Où me diriger?

Je n’arrive pas à imaginer de rôle qui me sied, me permettant de combiner ce que je suis et les rêves que je souhaite réaliser. Secondaire, cégep, université? Écriture, pilotage, plein air, voyager?

Je ne peux reprendre le cours de la vie là où je l’ai laissé. Rien changer ne ferait que repousser l’échéance, me condamner à revivre l’épuisement qui me tient prisonnier.

À mes yeux, les issues proposées ne sont que promesses de morts lentes auxquelles je ne peux me résigner. C’est là d’où j’arrive. Je ne souhaite y retourner.

Que faire, alors?

On me dit d’arrêter de me tracasser. De faire confiance à la vie. De laisser-aller. Qu’en temps venu, les choses vont se placer. Qu’en temps venu, les opportunités vont se présenter.

Je sais. Ma vie me l’a maintes et maintes fois démontré. Les issues souvent bien plus heureuses que ce que j’aurais pu imaginer.

Le diagnostic est simple. Vraiment.

Défaire ces chaînes restrictives, faire taire ces lignes de pensée dictant ce qui est possible et ce qui est insensé, dictant les manières de vivre dans notre société. Faire confiance, laisser-aller et oublier les tracas financiers.

Prendre un risque, y croire et foncer.

Ne jamais douter.

Ce soir, pourtant, l’angoisse et la fatigue obscurcissent mes pensées.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

hum. c'est un questionnement que je connais bien. Je n'ai pas encore la réponse, alors tu imagines ?

Hier, quelqu'un m'a dit que j'avais beaucoup tendance à tirer des traits sur des choses ou des personnes. Genre, Je DOIS décider. et quand je décide, je n'ai PAS LE DROIT de changer d'avis...

Crime, il avait tellement raison ! ai-je besoin d'être si extrême dans mes décisions ? L'apprentissage de la nuance est un apprentissage plus difficile que je ne l'aurais cru. Je n'y parviens pas toujours. Mais je le remarque de plus en plus...

Le professeur masqué a dit…

Path: tu dirais quoi à un élève qui viendrait te voir avec ces questionnements?

Pathfinder a dit…

Morgane: Je crois qu'on a besoin de prendre des décisions extrêmes comme ça quand on a l'impression de tourner en rond. Ça nous donne l'impression d'avancer, de faire quelque chose pour régler le problème ou se sortir d'une situation. En survie, on enseigne à prendre des décisions, même si elles sont mauvaises, et à continuer de prendre des décisions. Se laisser aller équivaut plus souvent qu'autrement à mourir. Étant des gens d'action, je crois que c'est ce qui nous pousse à tenter de trouver une solution, une avenue possible à exploiter. Ne rien faire pour régler un inconfort ou une insatisfaction n'est pas notre réponse de prédilection!

Prof: Je lui dirais probablement de faire confiance à la vie. Qu'il va finir par trouver sa place s'il continue à avancer et qu'il garde les yeux ouverts pour des opportunités. Je sais.
Le hic, c'est que si je ne réussis pas à me remettre en forme, je ne pourrai pas plus saisir les opportunités. D'où l'inquiétude.

En fait, ce n'est pas la volonté qui manque. J'ai l'impression d'avoir atteint une certaine limite corporelle que je ne croyais pas atteindre avant 45 ans. La volonté est là, la confiance est là, mais en ce moment, malgré tout ça, le corps ne suit pas.

Pour la forme de l'emploi que j'aurai... je sais bien que les premiers informaticiens n'auraient pu imaginer leur emploi, ils ne savaient même pas que l'informatique existait. Il y a sans doute plusieurs choses que je ne connais même pas et que je vais découvrir.

Être en forme aide à garder cet esprit positif. Ça nous laisse croire que peu importe le problème ou le défi, on va le surmonter.

bobbiwatson a dit…

Un bébé ne peut apprendre à parler et à marcher en même temps. Nous, les adultes, oublions souvent cela. Laisse, ou le mental ou le physique se reprendre en main et l'autre suivra obligatoirement ... mais sois patient! C'est difficile de se sentir "pas comme d'habitude": je suis bien placée pour te comprendre et pour t'encourager à persévérer! Sois patient!

Le professeur masqué a dit…

Path: as-tu pensé à un examen complet? Après ce que tu as traversé, ça pourriat être une bonne idée. Tu expliques ce que tu ressens au doc. Sçur qu'il va comprendre.

Pathfinder a dit…

Merci pour les conseils, Bobbiwatson! Ça fait toujours du bien de se sentir compris et de recevoir des encouragements!

Anonyme a dit…

Tout est question de choix dans la vie... on choisit de se lever, on choisit de se laver, d'aller...de manger ceci plustot que cela, de travailler, de...
iL y a des choix plus difficile que d'autres...de déménager, de changer d'emploi, de se marrier, de divorcer, de changer d'orientation sexuelle, d'acheter une maison,...
Tout est relié à ce qu'on trouve important à nos yeux...
La santé, l'amour,le travail, le sexe, l'argent,des amis, se réaliser , ses loisirs (sport ou autre).
On ne peut jamais tout avoir au même moment il suffit de s'ajuster pour parvenir à être heureux dans toutes les situations...
Cela ne veut pas dire faire des sacrifices mais faire des choix,,,
Tu peux être riche dépendant de ton choix de carrière et faciliter tes choix de loisirs mais ne pas l'être autant dans ton travail ...

Lorsqu'on ne sait plus ou l'on va...il faut s'arrêter.
Lorsqu'on est fatigué...il faut se reposer et reprendre des forces.
Après lorsqu'on se sentira mieux on entreprendra la route...comme au Népal, comme dans la vie, un pas à la fois.
Tu sais rien n'est impossible, il suffit d'y croire, de prendre le temps et d'apprécier ce que l'on a en attendant de passer à un autre étape,
Si j'ai été à plus de 20,000 pieds à 48 ans, je crois bien que tu pourras en faire autant sinon plus en temps opportun.

Arrête de courir, tu as encore plud de 50 ans à vivre ! Tu as le temps pour réaliser tous tes rêves et en réaliser d'autres que tu n'as même pas encore penser !

bobbiwatson a dit…

Anonyme a bien raison!

Tu dois refaire ton éducation: écoute ton corps!!!!!!!! Voilà qui n'est pas facile.

C'est très difficile d'accepter qu'on n'est plus comme avant. Est-ce qu'on l'accepte? Je n'en suis pas certaine! Les loosers peut-être mais les gagnants persévèreront en se disant: "Je fais ce que je peux, avec les moyens que j'ai et dans la mesure où je peux les faire ACTUELLEMENT!!! ".

J'ai appris que la patience envers soi-même est la plus difficile à acquérir. Le savais-tu?

Écoute ton corps, prends soin de toi et ne va surtout pas au-delà de tes limites: ce sera difficile, ce sera ardu, mais tu y arriveras!

J'en suis convaincue.

bobbiwatson a dit…

Path!

Un suivi pour nous rassurer sur ton état, STP?