samedi 18 avril 2009

Old habits die hard

Bonne nouvelle! L’université est prête à suspendre ma session d’été, sans frais! Je pourrai enfin me permettre de me reposer jusqu’en septembre, sans remords.

Génial.

Le hic, c’est que je sais très bien que sans cette « permission » extérieure, je me serais encore lancé tête baissée dans le travail. Oh! J’aurais bien pris une semaine ou deux pour me reposer! Sans plus.

Pourquoi suis-je si bon pour conseiller les autres, mais que dès qu’il est question d’en faire un peu moins, de prendre du temps réel pour moi, on dirait que j’ai besoin d’approbation?

Je ne crois pas avoir à ce point besoin de reconnaissance ou de valorisation. C’est avec moi-même que je suis en compétition et que je fais mes comparaisons. Dans ce cas, peut-être que mes critères mériteraient une petite révision?

De deux choses l’une.

D’abord, je me sens responsable.

Ces héros et ces chevaliers de mon enfance n’ont pas marqué que mon imagination. Leurs idéaux, leurs codes d’honneur et leurs principes moteurs, doublés de mon éducation, ont fait de moi une personne qui donne le meilleur de soi-même, peu importe la situation. Ignorer le besoin, les proches, le travail à faire ou la misère ne fait pas partie de l’équation.

Malheureusement, on s’oublie parfois à travers ces obligations.

Pourtant, la question ne se pose pas. Je prends un réel plaisir à montrer, à aider, à bâtir, à conseiller et à voir l’autre progresser. Cependant, si on ne pense pas à soi, des obligations, il y en a toujours de nouvelles et le temps continue à avancer.

J’ai peut-être simplement omis une leçon. Celle qui dit que la première obligation morale est d’abord et avant tout envers son développement personnel, sa progression, sa propre évolution. Un héros épuisé ou mort, ça n’aide plus personne. J’ai un équilibre à trouver.

Ensuite, je suis peut-être sévère par rapport à ce que je peux mériter.

J’ai toujours souhaité marcher hors des sentiers battus. Pourtant, dans l’ensemble, je me suis démarqué en faisant de mon mieux à l’intérieur du système établi, en travaillant fort pour donner le meilleur de moi-même. J’ai bien réalisé quelques trucs qui sortent de l’ordinaire. Toutefois, ces projets à moi, je les gardais pour plus tard, pour après, pour l’entre deux ou les temps libres, en dehors des obligations. Une double vie.

On dirait qu’à mes yeux, pour mériter autre chose, j’avais besoin de faire mes preuves dans le vrai monde, comme si le mien, celui de mes projets et de mes rêves, n’avait pas autant de valeur, faute de repères et de balises communes pour le justifier.

Alors que tout conspire, cette année, pour me donner la chance d’effectuer ce changement, j’ai un doute. Est-ce que je le mérite vraiment?

J’ai toujours pensé que ceux qui fonctionnent en dehors des règles habituelles de la société sont des gens exceptionnels. Je ne me considère pas comme quelqu’un d’exceptionnel. Je fais de mon mieux, c’est tout.

Ai-je le droit de me faire aider? Ai-je le droit d’arrêter? Sachant ce que la vie coûte, ayant moi-même eu à travailler dur pour gagner ce que j’ai, qui suis-je pour demander à d’autres de se priver pour permettre à mes projets de se réaliser? Qui suis-je pour mériter un traitement de faveur?

Prendre conscience de ses limites et ne pas les dépasser, être patient avec soi-même et se faire passer en premier, ce n’est effectivement pas facile.

N’empêche, j’y travaille, voyez-vous! Dormir et écrire, ce matin, malgré la correction, c’était une bonne décision.

Je vais mieux.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Estime de soi est-ce que ça te dit quelque chose?
La vie est bien faite et elle se charge parfois de remettre les choses dans l'ordre alors que l'on se sent dépassé. Je crois que c'est ce qu'il t'arrive avec l'université et les autres projets. Tu as assez donné, donne toi la chance d'être celui qui profite...

Demoiselle

Le professeur masqué a dit…

Moi, je t'aime bien comme tu es... Apprends que tu as toute la vie devant toi.

bobbiwatson a dit…

Est-ce qu'il y a quelque chose de plus difficile que de reconnaître nos valeurs, nos mérites? Celui qui le reconnaît est mal vu par la société. Mais elle est qui, cette société qui se permet de juger?

Demoiselle te dit que tu peut enfin profiter. Professeur Masqué te dit que "tu as toute la vie devant toi". Je te dirais de profiter de cet été sans université pour retrouver "ton toi-même". Comme dirait un très grand ami à moi : "pour le reste, tu verras quand tu seras rendu-là".

p.s. Contente que tu aies enfin donné de tes nouvelles.